
En quête d’un nouveau monde : Les Indes noires
En quête d’un nouveau monde avec, Les Indes noires. Un roman magnifiquement illustré par Jules Férat et écrit par Jules Verne qui propulse ses lecteurs dans les profondeurs de la terre, là où une ville nouvelle s’est créée : Coal-City.
Les Indes noires est un roman mêlant à la fois aventure, fantastique, quête du progrès (comme toujours) et folie. Ecrit par Jules Verne en 1877 il est illustré par Jules Férat (45 illustrations).
J’ai choisi de publier ce livre avec toutes les illustrations de Jules Férat en 2015 (uniquement en version livre numérique) car pour moi, Jules Verne symbolise à merveille à lui seul cet élan fou d’un affamé de découvertes, de nouveautés en tout genre.
Ici, dans ce livre, il nous offre à la fois le plaisir des choses anciennes et des choses plus nouvelles (pour son époque, s’entend). Il nous fait une belle décoction des coutumes et croyances de l’Ecosse celtes et de ce même pays projeté dans l’industrialisation du XIXe siècle. Tout y est intimement mêlé et ce pour notre plus grand plaisir.
Présentation de l’auteur et de son illustrateur
Alors s’il me faut à nouveau présenter l’auteur, Jules Verne, je vous invite à lire la présentation que j’en ai faite dans Les 500 millions de la Bégum.
Jules Férat, né le 28 novembre 1829 à Ham et mort à une date inconnue, est un peintre, dessinateur, graveur et illustrateur français. Entre 1850 et la fin des années 1880, Jules Férat illustre des albums consacrés aux grandes usines françaises et aux progrès scientifiques, notamment pour Louis Figuier. Il est aussi sollicité pour des ouvrages romanesques signés Eugène Sue, Mayne-Reid, Edgar Allan Poe, Émile Zola, Jules Sandeau, Louis Boussenard et Victor Hugo.
À partir de 1866, il travaille pour la « Bibliothèque des Merveilles » lancée par Hachette. Pierre-Jules Hetzel le repère et lui demande d’illustrer Une Ville flottante de Jules Verne. C’est le début d’une collaboration qui comprend en tout neuf textes des Voyages extraordinaires. Travailleur infatigable, contributeur régulier à L’Illustration et à L’Univers illustré, son œuvre compte plusieurs milliers de dessins.
En quête d’un nouveau monde : le résumé du livre
À la requête de Simon Ford, ancien contremaître des houillères d’Aberfoyle, en Écosse, dont les gisements sont censés être épuisés depuis une dizaine d’années, l’ingénieur James Starr en reprend l’exploitation. L’intuition des deux hommes s’avère fondée, puisqu’un nouveau filon est découvert, permettant une reprise fructueuse de l’exploitation et entraînant la création d’une véritable « ville » minière sous la surface de la terre. Toutefois, divers phénomènes inexpliqués finissent par se produire et se multiplier, jusqu’à la découverte, dans une galerie de mine, de Nell, jeune fille qui semble n’avoir jamais vu la lumière du jour et n’avoir aucune notion de la division du temps en jours et heures…
Extraits
On sait ce que sont les croyances superstitieuses dans les hautes et basses terres de l’Écosse. En certains clans, les tenanciers du laird, réunis pour la veillée, aiment à redire les contes empruntés au répertoire de la mythologie hyperboréenne. L’instruction, quoique largement et libéralement répandue dans le pays, n’a pas pu réduire encore à l’état de fictions ces légendes, qui semblent inhérentes au sol même de la vieille Calédonie. C’est encore le pays des esprits et des revenants, des lutins et des fées.
Là apparaissent toujours le génie malfaisant qui ne s’éloigne que moyennant finances, le « Seer » des Highlanders, qui, par un don de seconde vue, prédit les morts prochaines, le « May Moullach », qui se montre sous la forme d’une jeune fille aux bras velus et prévient les familles des malheurs dont elles sont menacées, la fée « Branshie », qui annonce les événements funestes, les « Brawnies », auxquels est confiée la garde du mobilier domestique, l’ « Urisk », qui fréquente plus particulièrement les gorges sauvages du lac Katrine, — et tant d’autres. Il va de soi que la population des houillères écossaises devait fournir son contingent de légendes et de fables à ce répertoire mythologique. Si les montagnes des Hautes-Terres sont peuplées d’êtres chimériques, bons ou mauvais, à plus forte raison les sombres houillères devaient-elles être hantées jusque dans leurs dernières profondeurs. Qui fait trembler le gisement pendant les nuits d’orage, qui met sur la trace du filon encore inexploité, qui allume le grisou et préside aux explosions terribles, sinon quelque génie de la mine ?
***
« — Aurais-tu quelque regret d’avoir abandonné le sombre abîme dans lequel tu as vécu pendant les premières années de ta vie, et dont nous t’avons retirée presque morte ? — Non, Harry, répondit Nell. Je pensais seulement que les ténèbres sont belles aussi. Si tu savais tout ce qu’y voient des yeux habitués à leur profondeur ! Il y a des ombres qui passent et qu’on aimerait à suivre dans leur vol ! Parfois ce sont des cercles qui s’entrecroisent devant le regard et dont on ne voudrait plus sortir ! Il existe, au fond de la houillère, des trous noirs, pleins de vagues lumières. Et puis, on entend des bruits qui vous parlent ! Vois-tu, Harry, il faut avoir vécu là pour comprendre ce que je ressens, ce que je ne puis t’exprimer ! »
Les Indes noires a aussi fait l’objet d’une adaptation en BD en 2013.
Scénario et dialogues : Marc Jakubowski.
Dessins : Éric Rückstühl (cliquez sur l’image ci-dessous) :
Ce livre a également été adapté pour la télévision, dans un téléfilm aussi intitulé les Indes noires, diffusé le 25 décembre 1964 à la télévision française, et réalisé par Marcel Bluwal.
On peut le revoir dans un coffret de deux DVD spécial Jules Verne (cliquez sur l’image ci-dessous):
En quête d’un nouveau monde avec Les Indes noires est donc en version numérique parce que j’aime par-dessus tout cette association d’un texte et de ses illustrations qui nous transportent d’emblée. Alors bien sûr il faut prendre en compte que les ouvrages de Jules Verne étaient fait, au départ, pour un jeune public (et ce même si les adultes ont embrayé de suite dès les premières parutions). N’empêche que, moi ils me font toujours autant voyager ! Et vous ?
Pour lire ou relire ce roman en grande quête d’un nouveau monde (mais pas que !) vue par Jules Verne, pour l’avoir dans ma bibliothèque de poche qu’est ma liseuse, mon kindle, je clique ici : Les Indes noires (illustré)
Odile