
Quête de soi Parcours d’une vie
Quête de soi Parcours d’une vie, avec le regard d’une femme observant le monde autour d’elle tout en se cherchant désespérément. Cahotée tour à tour, allant de déclarations enflammées en parcours initiatique, de fulgurance érotique en divagations, de cris d’incompréhension et de souffrance en hurlements de joie…
Cette édition de « Parcours d’une vie » est en fait la deuxième édition du livre « Chemin Faisant ou Aphorismes et autres babioles de feu Claire Ogie » – la première édition datant de novembre 2011 –, c’est une version complétée avec un nouveau titre.
Tous les textes de ce livre ont été écrit entre 2006 et 2010, ils ont à un moment donné été visible sur deux de mes anciens blogs de cette période : « A visage découvert » pour les textes, et « Les lucioles » pour ce qui est des aphorismes – deux blogs supprimés depuis 2009 pour le premier et 2011 pour le deuxième.
Quelques précisions pour cette quête de soi Parcours d’une vie
Il y a dans notre culture des phrases, des expressions qui ressortent régulièrement. Pour ce qui est de la quête de soi, une de celles qui revient le plus est cette idée du voyage, du voyage physique. Il faut voyager pour connaître le monde, pour connaître la vie ! et donc pour se connaître soi-même.
Les voyages forment la jeunesse ! Nous dit-on dès notre plus jeune âge.
Mais il y a aussi une autre forme de grand voyage, et celui-là ne nécessite aucun déplacement physique particulier, ou si peu. C’est le grand voyage de la vie. Le grand voyage d’une expérience de vie.
Pas besoin d’aller à perpette les oies pour le découvrir. Déjà, rien qu’en regardant les relations humaines, l’autre, le voisin, la voisine, le copain, la copine, chacun d’entre eux est à chaque fois un nouveau pays à découvrir, quand ce n’est pas un nouveau continent, les différences profondes aidant.

Ruines du temple d’Apollon à Delphes, qui comportait cette inscription sur son fronton : Connais-toi toi-même.
Mais alors, pour faire court, la différence c’est quoi ? Dans la version voyage physique tout va très vite. Dans la version voyage expérience de vie, c’est le travail… d’une vie ! A l’image des vieux sages qui ne partaient pas forcément à l’autre bout du monde mais qui savaient, d’expériences accumulées avec les ans.
A chacun de choisir le type de voyage qu’il préfère à un instant T, car cela peut changer de nombreuses fois au cours d’une existence. L’important étant de faire comme bon nous semble. Sans parler du fait qu’au bout du compte, les deux se cumulent.
« Connais-toi toi-même. » (inscription du temple de Delphes) avec plus récemment cet ajout et qui montre mine de rien une compréhension humaine plus profonde encore : « et tu connaîtras l’univers et les dieux. »
Quelques personnages clés parmi d’autres…
Ainsi, nous découvrons Aile et son mari Ile dans un ultime cri à la vie ! pour ne pas dire un long hurlement…
Nous faisons la connaissance de Prolégomènes et des membres de sa famille, dont Laconique, son épouse…
Marthe Muche n’en fait qu’à sa tête, et c’est tant pis pour les commères du village !
Quand l’homme de sa mère débarquait à la maison, la petite fille ne s’en laissait pas imposer. Fallait pas pousser non plus, c’était elle le centre du monde, pas lui !
Lucille de son côté a décidé d’abattre un mur, mais que va-t-elle trouver une fois celui-ci tombé ? Parce que parfois, abattre un simple mur, c’est ouvrir la boîte de Pandore…
Claire a parfois des difficultés à écrire parce qu’elle se laisse disperser dans des occupations qui se chargent de la distraire, voir de la disloquer si elle n’y prend pas garde. Son grand défi à elle, c’est l’immortalité. Du coup, elle a du mouron à se faire ! surtout quand deux drôles d’oiseaux s’en mêlent…
Extrait : L’homme de sa mère
Elle en était venue à le détester. Le soir, quand il arrivait, quand il rentrait de son travail, il s’installait toujours dans la chambre, avec sa mère. La chambre. Mais la chambre, c’était aussi la sienne. Enfin la sienne, celle de la mère et de la fille. Lui, n’était là qu’en visite. Mère et fille partageaient la même chambre.
Dès qu’il apparaissait, tout ne tournait plus qu’autour de lui. Il devenait l’objet de toutes les attentions. Objet de convoitise. Il devenait l’unique planète autour duquel tournaient ses satellites, sa mère et elle. C’était inacceptable. Bon, il y avait bien des moments où elle avait le droit de s’installer sur ses genoux. Une petite fille sur les genoux d’un homme. Une petite fille sur les genoux de l’homme de sa mère. Mais tout de même, le centre du monde, c’était elle ! Ils n’auraient pas dû l’oublier.
Quand il prenait sa mère dans ses bras, il ne faisait jamais comme elle. Non. Il ne l’entourait pas de ses bras pour lui faire un gros câlin. Non. Il ne lui sautait pas non plus dans les bras en prenant bien son élan et en se pendant à son cou pour ne pas tomber. Non. Il ne la prenait pas non plus par les épaules, d’un geste protecteur. Non. Quand il la prenait dans ses bras, il avait toujours sa main droite qui enveloppait le sein droit de sa mère. Il le tenait comme ça dans le creux de sa main. Ils étaient assis sur le lit, le dos appuyé contre le mur. Côte à côte, et son bras entourait sa mère pour que sa main atterrisse sur son sein. C’était toujours comme ça. Une sorte de rituel. Il arrivait et il attrapait son sein.
Son sein, son, sein, mais il ne lui appartenait pas d’abord ! C’était le sein qui l’avait nourrit elle, pas lui ! Il n’avait aucun droit sur ce sein, ni sur sa mère d’ailleurs. Que les choses soient bien claires.
Extrait : Ad vitam aeternam
Un matin, pourtant, il se réveilla de meilleure humeur, n’en revenant pas. Son corps revivait. Il se touchait. Oui. Sa virilité était bien là. Ile s’agita alors dans tous les sens, appelant aussitôt son épouse, Aile. Il était stupéfait. Il n’y croyait plus. Allait-il enfin prendre le dessus sur cette maladie infernale ? Il ne tenait plus en place. Le délire, l’extase, la vie. ILE BANDAIT A NOUVEAU !!! Nu, debout, il courait au travers de la maison à la recherche de sa femme, à la recherche de son épouse, à la recherche d’Aile.
Odile
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