Quête du bonheur : Dis-moi pourquoi

Quête du bonheur quand on est une jeune femme qui s’interdit d’être heureuse au nom du bonheur des autres. Quand on est un humain qui s’oublie volontairement, se piétine au nom du bien-être d’autrui, ça peut aller très loin ! Les dégâts sont forcément de taille et les croyances à perdre sur la vie aussi. Découverte….

quête du bonheur

Présentation de l’auteur :

Ninon Amey

L’auteur, Ninon Amey, est née en 1984 dans une petite ville de Haute-Saône, en Franche-Comté et est devenue alsacienne d’adoption depuis quelques années. Son premier livre, L’empreinte du passé, est paru en novembre 2017 aux éditions Librinova. Depuis, elle a écrit d’autres ouvrages avec au centre ses thèmes fétiches : l’amitié, l’amour, le deuil, la résilience, la famille et ! les secrets de famille…

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Résumé du livre

Sarah, dévouée à ses amis comme à sa famille, peine à trouver sa place dans la vie. Son seul plaisir : s’échapper de la réalité grâce aux romans qu’elle doit lire dans le cadre de son travail.
Axel fait de son mieux pour gérer les soucis du quotidien et affronter un passé douloureux dont les souvenirs refont surface. La musique est son seul exutoire.
Leur rencontre les aidera-t-elle à affronter leurs propres traumatismes pour se réconcilier avec la vie, mais surtout avec eux-mêmes ?

Extraits de cette quête du bonheur vue par Ninon Amey

Il y a des gens qui nous touchent plus que d’autres, sans doute parce que, sans que nous le sachions nous-mêmes, ils portent en eux une partie de ce qui nous manque.

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Je ne sais plus quoi lui dire. Les derniers mots qu’elle a prononcés m’ont fait l’effet d’une lame s’enfonçant dans mon cœur. C’est en pensant l’épargner que je l’ai blessée. Je fais décidément tout de travers…

***

Je me recule de manière à le regarder et, un léger sourire aux lèvres, sourcils levés, j’attends que l’information prenne forme dans son cerveau. Il met un moment à faire le lien, mais finalement, il prend conscience que la même chose est en train d’arriver à sa mère.

-Oh.

Ravie de constater qu’il a compris le message, je m’assure qu’il est d’accord.

-Dis-moi pourquoi elle n’aurait pas le droit d’être heureuse, elle aussi ?

1) Approche subjective de ce livre pour partir en quête du bonheur

Avertissement : Ne lisez pas ce qui suit si vous êtes trop influençable. Passez directement à l’approche objective qui se trouve plus bas. Ceci est une approche subjective, donc qui ne concerne que mes sensations/impressions personnelles que je me dois de fournir pour être franche, pour être honnête. Elles n’engagent que moi.

Pour commencer, ma démarche a été exactement la même qu’avec le livre partant à la découverte de soi, celui de Mélanie Taquet, Starling. A savoir, j’ai postulé pour un Service de Presse auprès de Ninon Amey. Oui, parce que j’aime choisir par moi-même, et ce même si j’accepte aussi les surprises ! J’en reparlerai, car des surprises d’auteurs qui sont venus toquer à ma porte, j’en ai déjà accepté plusieurs…

Alors oui, Ninon Amey m’a accordé sa confiance pour ce SP et je l’en remercie ! Elle a accepté tout en s’inquiétant un peu malgré tout, de ma demande : « je ne suis pas certaine que ça corresponde à vos lectures habituelles » m’envoyait-elle en message, en même temps qu’elle acceptait ma demande.

La lecture est-elle une forme de fuite en avant quand on se refuse à vivre sa vie pleinement ?

J’ai donc souhaiter lire son livre, Dis-moi pourquoi, parce que son résumé faisait écho en moi. Je cite : « Son seul plaisir : s’échapper de la réalité grâce aux romans qu’elle doit lire dans le cadre de son travail. »

Alors s’il y a bien une question que je me suis longtemps posée par le passé, c’est celle-là ! Le fait de lire beaucoup est-il une façon de fuir la vie (par peur, par lassitude, par abandon, par… que sais-je encore…) et de se sentir exister par l’intermédiaire des histoires des autres, donc uniquement en rêve éveillé ? Ou est-ce tout simplement une possibilité permettant de se poser, de voir les choses autrement, sous un nouvel angle pour ensuite se plonger plus efficacement dans l’existence !? Enfin si le lecteur prend soin de faire ce travail sur lui-même, s’entend. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde, loin s’en faut.

Or ici, il est dit dès le départ que l’héroïne, Sarah, s’échappe de la réalité en lisant des romans et que c’est son unique plaisir dans la vie… Aïe.

Je me suis donc plongée dans ce livre avec délectation, curieuse que j’étais de voir comment Sarah allait s’en sortir.

Quand deux paumés se rencontrent, qu’est-ce qu’ils se racontent ? Des histoires de paumés…

Dans toute vie, nous rencontrons toujours les personnes qui correspondent à ce qui vibre au fond de nous, tout au fond, consciemment ou inconsciemment. Je veux dire par là que si nous pensons intimement que la vie est toute pourrie, nous allons attirer à nous, aimanter vers nous des personnes avec le même état d’esprit (et elles sont réellement sur la même longueur d’ondes, au sens propre du terme).

Nous n’allons pas soudain faire copains-copains avec des gens heureux de vivre et rayonnants de bonheur au quotidien ! Non. Donc ici, dans Dis-moi pourquoi, Sarah, paumée parmi les paumées, rencontre Axel, un autre paumé. Logique, ça se tient.

S’interdire d’être heureux au nom du bonheur des autres

Donc au royaume des paumés et dans une société qui nie depuis des lustres l’importance de faire passer l’individu en premier. Dans un monde qui nie le principe même d’agir pour soi, en sa propre faveur, en égoïste ! Vade retro satanas, le mot honni est lâché ! En égoïste donc, et ce au nom du bien-être de toute la communauté. On se retrouve avec cet état de fait, des personnes qui s’interdisent d’êtres heureuses au nom du bonheur d’autrui.

Et c’est bien là tout le problème. Un peu comme l’histoire du chien qui se mord la queue. Il n’y a aucune solution tant que l’on réfléchi, que l’on pense de la sorte. Pas de sortie de secours. Juste de courtes échappatoires, qui dans la lecture de romans, qui dans la musique pour oublier tout, enfin le temps de quelques notes…

Or personne n’y trouve son compte ! Ni les fameux « autres » pour lesquels il est de bon goût de se sacrifier parce qu’ils s’aperçoivent bien, sans forcément savoir pourquoi, qu’il y a quelque chose qui ne va pas.

Encore une fois, le vivant fonctionne de telle façon qu’il attire à lui, qu’il rayonne et aimante à lui tout ce qui vibre en accord avec lui ! Résultat des courses ? Ceux qui s’interdisent d’être heureux au nom du bonheur des autres, interdisent d’emblée aux autres tout accès au bonheur*. Bienvenue dans le monde des paumés.

* Sauf si ces derniers prennent la poudre d’escampette ! parce que rien n’est jamais inéluctable dans la vie.

Quand le mythe de la complémentarité à la vie dure

Au cours de ma lecture de, Dis-moi pourquoi, je suis tombée sur cette phrase : « Il y a des gens qui nous touchent plus que d’autres, sans doute parce que, sans que nous le sachions nous-mêmes, ils portent en eux une partie de ce qui nous manque. »

Oui, oui, j’avais bien lu. Non, je ne rêvais pas. Mais alors ? Alors si je comprenais bien les propos de Ninon Amey (mais ai-je bien compris ?!), toute l’histoire entre Sarah et Axel était basée sur la complémentarité. La complémentarité, cette chose qui fait courir les hommes et les femmes depuis des siècles et des siècles et qui ne fonctionne pas. 

Ce qui nous touche chez les autres c’est toujours quelque chose que nous portons en nous. Quelque chose qui a peut-être besoin d’être développé mais qui existe déjà, qui est bien présent. C’est encore et toujours le même refrain. Celui des vibrations, de la longueur d’onde.

Ce qui fait sens en nous n’est pas ce qui nous manque mais ce que nous portons déjà en nous au plus profond ! et qui vibre plus fortement lorsqu’il est en présence d’un « frère » ou d’une « sœur » qu’il reconnait instantanément. Comme une image qui se reflète dans un miroir.

La complémentarité c’est être en attente de quelque chose*

De plus pourquoi ça ne fonctionne pas la complémentarité ? Alors en dehors du désir d’enfant et donc d’une relation entre un homme et une femme pour cela, enfin lorsque cela se passe naturellement. La complémentarité ça ne marche pas parce que son mode de fonctionnement est basée sur l’attente de quelque chose*. Et que ce passe-t-il dès que l’un des deux protagonistes (pour x raisons, comme son évolution personnelle, tout simplement) ne fournit plus ce que l’autre attend ? Déceptions, engueulades, ruptures et, accessoirement, pour ne pas dire très souvent, gros plongeon dans les livres, la musique, les films, etc. pour s’échapper de la dure réalité. La boucle est bouclée.

*La « complémentarité » peut uniquement fonctionner dans la durée si chaque personne est entière (c’est l’unification de l’être, c’est une personne qui se suffit à elle-même, donc qui n’a pas besoin d’un complément, d’une autre personne pour se sentir bien dans sa peau, pour se sentir complète), si chaque personne n’attend rien de l’autre.

Une romance très dans l’air du temps avec ce feel-good book et cette quête du bonheur

Ce livre fait partie de ce qui est nommé feel-good book. Et en cela, il correspond tout à fait au genre. C’est un livre léger. Une lecture parfaite pour se détendre, pour se vider l’esprit. En bon feel-goog book, le contenu est positif et la fin est une fin heureuse ! Avec tout le long de l’ouvrage quelques petits rebondissements pour tenir un peu en haleine les lectrices. Mais encore ?

Eh bien ici, le prince charmant est d’actualité – complémentarité oblige ! donc le truc qui ne fonctionne pas et dont nos mères, nos grand-mères, la littérature, les films et les chansons, nous ont gavé à outrance… -, avec cependant une touche de mauvais garçon (le bad boy qui plaît tellement, anglicisme inclus), histoire donc, de mettre un peu de piment dans la romance.

Il y a aussi la bad girl ! A savoir la sœur de Sarah, la nénette qui fait des siennes tout le long de l’histoire et, à ce propos, nous permet de savourer un week-end en famille à la fois cocasse et compliqué pour les protagonistes. Mais je n’en dis pas plus, c’est à savourer tranquillement dans son coin.

Phase « à la quête du bonheur » du lecteur

J’ai passé un agréable moment de lecture. Et ce malgré deux, ou plus exactement trois accrochages à mon niveau : la complémentarité, le prince charmant qui va bien avec et, des personnages trop sirupeux à mon goût, dégoulinants de bienveillance les trois quarts du temps, j’avoue que ça c’était trop pour moi (je parle de Sarah et Axel).

Et en même temps ! ce que j’ai adoré (et un grand merci à Ninon Amey rien que pour ça !), c’est cette mise en avant tout le long du livre, entre les personnages, de la difficulté de compréhension entre les uns et les autres (ce qui permettait parfois de casser le côté trop sirupeux). Cette difficulté de compréhension est quelque chose que je connais bien et ce grâce à la communication non violente. Et Ninon Amey nous présente ça magnifiquement ! La compréhension des mots des autres se faisant en fonction de la focale de chacun. 

A cela s’ajoute, dans ce que j’ai beaucoup aimé, cette mise en lumière de la quête du bonheur au travers du fameux « s’interdire d’être heureux au nom du bonheur des autres » qui explose ici en plein vol. Merci encore, Ninon !

Ma conclusion

Dis-moi pourquoi est un livre pour les romantiques en quête de bonheur et en mal de prince charmant. Un livre à prendre comme on prend une guimauve. On en a envie. On se fait plaisir. C’est sucré, c’est sirupeux, ça fond dans la bouche. Ça fait du bien occasionnellement et ce même si ça colle un peu aux dents.

C’est un livre que j’ai dévoré jusqu’au bout, que je n’ai pas lâché, parce que je voulais savoir la fin. Je lisais ce livre pour me détendre et par curiosité, les deux ont été comblés !

Donc pour finir cette approche subjective, je vais dire comme pour le livre de Mélanie Taquet, peu importe notre âge au moment de notre lecture de Dis-moi pourquoi, car même s’il correspond plus à un public de trentenaires, la gamine de 55 ans que je suis y a trouvé matière à réflexion, en plus d’avoir passé un agréable moment de lecture. Alors, merci encore, Ninon !

2) Approche objective du livre (enfin presque…)

S’appliquer à être heureux pour rayonner le bonheur autour de soi ! voilà une vraie quête du bonheur

Sarah et Axel, les deux héros de Dis-moi pourquoi, vont devoir tout mettre en place pour s’autoriser enfin à être heureux. Parce que oui, eux aussi peuvent prétendre au bonheur, comme tout être humain en ce bas monde. Mais pour cela, il va leur falloir perdre en route certaines de leurs illusions, certaines de leurs croyances. Autant dire que ça ne va pas se faire tout seul, il va y avoir des rebondissements !

Alors selon le caractère, la personnalité des lectrices, certaines auront peut-être envie de secouer un peu nos deux héros, histoire qu’ils se réveillent de leur léthargie, peut-être pas…

Oser découvrir l’autre au-delà du langage et de la compréhension que nous en avons

La merveille des merveilles dans ce livre, la pépite, c’est cette mise en avant tout le long du roman des incompréhensions du quotidien. Des incompréhensions qui provoquent des désastres. A ce stade là nous ne sommes plus du tout dans les quiproquos ! Non. C’est carrément comme si nos deux héros parlaient une langue étrangère. L’autre comprend – alors je ne vais pas dire systématiquement, mais tout de même, c’est vraiment très très très souvent… -, limite l’opposé de ce que voulait exprimer la première personne. Et en même temps, les deux versions sont possibles, c’est tout à fait crédible !

Tout dépend de la vie, du cheminement personnel de chaque personne et donc, en fonction de ça, de sa façon de penser, de sa manière de réfléchir en fonction de son vécu, une même phrase aura plusieurs sens.

C’est ni plus ni moins le pourquoi de l’existence du processus de la communication non violente qui nous saute ici aux yeux. C’est toute la difficulté des échanges entre êtres humains. Et ça, qu’une jeune lectrice puisse prendre conscience de ça dans une romance, c’est génial !

quête du bonheur

Pour lire cette histoire d’amour, cette quête du bonheur et de soi vue par Ninon Amey, pour l’avoir dans ma bibliothèque, je clique ici : Dis-moi pourquoi 

Odile