Romance historique mariage arrangé : L’Orfèvre

Romance historique, mariage arrangé, quant au XVe siècle, au royaume de France, une femme libre de pensée décide de vivre sa vie avec un homme en dehors de son milieu social et des mariages arrangés qui sont le lot quotidien des femmes d’alors. C’est ce que vous propose Michèle Andrieux au travers de son livre : L’Orfèvre

romance historique mariage arrangé

Présentation de l’auteur :

Michèle Andrieux

Née à Paris en 1953, Michèle Andrieux fait des études scientifiques. C’est après avoir élevé ses quatre fils et avoir travaillé comme conjoint collaborateur dans le domaine de la santé, qu’elle se met à fréquenter les archives et augmenter ainsi ses connaissances dans sa passion de toujours : l’histoire.

Après quelques années passées dans l’organisation à distance de formations pour adultes, de nouveau libre de toute contrainte liée à un travail au sein d’une entreprise, l’idée de l’écriture s’impose à elle. (nous dit-on sur le site Librinova, où elle publie son roman)

Romance historique mariage arrangé : Résumé du livre

Gervais est orfèvre à Château-Gontier en Haut Anjou au XVème siècle, c’est un artisan que même les plus grands noms s’arrachent. Ses services sont recherchés au détriment des très renommés artistes d’Angers.

Marie est la fille du seigneur des Chaunières, près de Laval, et de Minzé, paroisse de Châtelain, écuyer, Greffier de l’Ordre du Croissant, secrétaire et surintendant des Finances du roi René d’Anjou, l’un des féodaux les plus puissants du royaume.

En cet été 1464 l’amour va faire basculer leurs vies. Si Gervais, de par son métier prestigieux, fréquente le monde de Marie, il n’en fait pas partie. Par bonheur il est non seulement un artiste, mais aussi un battant. Et Marie, elle, est de ces femmes libres par nature à défaut de l’être dans la société de son époque.

Extrait

Elle avait toujours ses beaux traits réguliers mais elle était moins ouverte, moins gracieuse. Même ses chers petits chiens King-Charles, fort à la mode à la cours d’Angleterre, ne l’amusaient plus.

En fait elle se lassait de tout.

Depuis deux jours heureusement il la trouvait plus sereine, depuis l’arrivée de sa petite cousine Marie des Chaunières en fait ; Marie était une cousine assez éloignée par les Auvrensson, mais c’était toujours pour Marguerite une amie, une confidente de toujours il le savait. Il avait eu certaines craintes à ce sujet, il trouvait Marie beaucoup trop libre et de fort caractère et avait eu peur que ses habitudes ne déteignent sur Marguerite qui était une douce et vertueuse personne. Et entièrement dévouée aux intérêts de son époux dont elle appréciait disait-elle souvent dans ses lettres « les nobles qualités de cœur et la haute valeur intellectuelle ».

Puis il s’était dit que depuis le temps qu’elles se fréquentaient, si Marguerite aimait tant Marie, ce n’était pas sans raison, il avait toute confiance en son jugement. Et il avait découvert en effet, lors de ses précédents séjours, que Marie pouvait être aussi une personne douce et vertueuse, fort cultivée au demeurant, en fait quelqu’un à qui son père et surtout son frère avaient juste laissé beaucoup trop de liberté.

Miniature représentant les trois ordres (le clergé, la noblesse et le Tiers État) dans, L’arbre des batailles, de Honorat Bovet. Au centre, le roi Charles VII entouré du dauphin Louis (donc notre futur Louis XI dans la romance historique de Michèle Andrieux, L’Orfèvre) et du connétable Arthur de Richemont.

1) Approche 100% subjective de cette romance historique mariage arrangé

C’est Michèle Andrieux qui est venu vers moi, via le site SimPlement.pro, pour me demander un service de presse pour son livre L’Orfèvre. Je n’ai pas hésité une seconde pour accepter ! le sujet me convenait tout à fait. J’en profite donc pour la remercier une nouvelle fois pour sa proposition et sa confiance.

Une époque historique troublée (avec une histoire d’amour toute aussi troublée)

L’époque historique

Nous sommes en France, au XVe siècle, Louis XI a fort à faire pour remettre de l’ordre dans le royaume après la guerre de cent ans qui vient de s’achever, enfin en partie. Disons que c’est le cas dans la région qui nous intéresse dans cet ouvrage.

De longues descriptions de l’époque (de la vie politique, des grandes familles, etc.) parsèment le livre. Il y a là une véritable accumulation de faits historiques, de détails mis bout à bout. A tel point que j’ai ressenti, comment dire…  Comme s’il fallait en fournir le plus possible pour sembler crédible ! Alors qu’il aurait été tout aussi bien de faire passer ce savoir, cette documentation, en faisant vivre les personnages au sein de leur époque.

Le roi René D’Anjou aime la fête, la musique, et les tournois. Amoureux des arts, il est un des mécènes les plus importants, les plus curieux et les plus originaux de la fin du Moyen Âge. Toute sa vie, il a enrichi sa bibliothèque de livres somptueusement enluminés, établissant des relations étroites avec des artistes parmi lesquels de grands maîtres comme Barthélemy d’Eyck, Georges Trubert et également de grands ateliers angevins. Il s’entoure de peintres, de brodeurs, d’orfèvres et d’enlumineurs célèbres. Ici, Le Livre du cœur d’amour épris, par le roi René d’Anjou, miniature de Barthélemy d’Eyck, 1460.

L’histoire avec un grand H est une matière vivante

En fait ici, c’est à la fois très intéressant et un tantinet rébarbatif. Encore une fois, c’est comme si l’auteur cherchait à placer là ces preuves historiques, entre deux passages sur la romance en elle-même. (et en même temps, suis-je en train de devenir de plus en plus exigeante au fur et à mesure de mes chroniques ? peut-être bien…)

J’avais déjà ressenti cette façon de faire dans la première partie du roman historique de Solène Bauché, Le choix du roi, un très beau roman, qui cependant péchait aussi, selon moi, par excès de description au détriment d’un récit vivant. Ou plus précisément encore, d’un récit nous faisant vivre l’histoire avec un grand H, en même temps que l’histoire, et ici la romance, pour L’Orfèvre.

C’est toute la subtilité entre énoncer des sentiments (ou des faits), et nous les faire vivre au travers des personnages. La première approche lasse vite, pendant que la deuxième nous tient en haleine.

De nombreux passages en vieux français apparaissent pour signifier des documents écrits, cependant personnellement j’ai trouvé que ces saupoudrages faisaient un peu cheveux sur la soupe… Ceci étant ils permettent indéniablement de constater les façons de faire et de s’exprimer au XVe siècle, dans les actes notarié et autres contrats, s’entend.

Les différences de classes sociales

Apprentis, bourgeois, notables, serviteurs, serviteurs devenus confidents et amis, etc., l’élévation sociale est régulièrement mise en avant dans L’Orfèvre, pour ne pas dire que s’en est un élément central. Et c’est logique étant donné que c’est tout le problème, cette différence de classe sociale, que rencontrent les deux personnages principaux, Marie et Gervais.

Marie faisant partie de la noblesse, se voit contrainte de choisir entre trois prétendants que son frère a déterminé d’avance pour elle. C’est le principe des mariages arrangés de l’époque, et ce même si ici, elle a la possibilité de choisir, elle a cette liberté-là, enfin uniquement entre l’un de ces trois là…

Mais, et le sieur Gervais dans tout cela ? Et l’orfèvre ? Comment va-t-il arriver à trouver le bonheur de vivre son amour avec Marie ?

Romance historique mariage arrangé, que ferait-on sans la complicité des amis et des serviteurs !

Sans la complicité des gens à leur service, sans cette solidarité là, dirions-nous aujourd’hui, sans la fidélité des amis comme des serviteurs, rien ne pourrait être mené à bien, dans cette romance historique.

Qu’il s’agisse des échanges de bons procédés entre hommes de pouvoir, au niveau de la politique. Qu’il soit question d’organisation et d’entrevues secrètes au niveau de deux êtres qui s’aiment alors que la société dans laquelle ils sont, réprouverait leurs actes. Dans tous les cas, peu importe le rang social, Michèle Andrieux pointe du doigt l’importance d’être solidaire les uns avec les autres pour pouvoir avancer dans ses projets.

Le Livre du cœur d’amour épris, par le roi René d’Anjou, avec ici Cœur devant Mercy.

Dois-je remettre en question mon goût des romans historiques ?

Après cogitations, je pense que oui. Je suis devenue bien plus critique qu’avant au fur et à mesure de mes chroniques. C’est toute la différence entre lire juste pour se détendre et lire à la fois pour se détendre, pour apprendre et ! pour en faire un retour de lecture, une chronique, une critique, un SP.

Et pour le coup, j’en fais mes sincères excuses à Michèle Andrieux qui ne s’attendait très certainement pas non plus à tout ce développement de ma part…

En fait, ça me renvoie aux cours d’histoire que j’ai eu à l’école, au collège, puis au lycée. Et à ces professeurs qui, je vais dire ça comme ça, professaient sans passionner. Rien de vivant dans leurs cours. Ils énonçaient des faits, des dates, des événements, limite nous les ânonnaient pendant que d’autres nous débitaient ça comme s’ils livraient leur savoir par briques. Et pendant ce temps là, combien d’élèves attendaient (dont moi à une certaine période), les yeux braqués sur la pendule, la fin du supplice pour enfin retrouver l’existence, le mouvement, la vie.

Pourtant, l’histoire avec un grand H est aussi la vie, le mouvement, la passion !!!

J’ai des exemples en tête de romans baignant dans une ambiance historique. Des romans que je qualifie aussi de romans historiques, et ce même s’ils basculent dans le roman policier pour certains d’entre eux. Je pense en particulier aux livres de Robert Van Gulik qui restent un enchantement pour moi. Ils nous plongent dans la Chine ancienne tout en nous entraînant dans de nombreuses enquêtes toutes plus passionnantes les unes que les autres.

Idem pour les livres de Ellis Peters avec sa série des enquêtes de Frère Cadfael, histoires se déroulant en plein XIIe siècle. Ou encore, les livres de Zoé Oldenbourg, avec la vie au XII et XIIIe siècle (Argile et cendres, et, La pierre angulaire). Mais aussi, la saga de l’Europe de Marc Galan, Aube. Et, bien d’autres encore…

Donc oui, mon regard est devenu plus exigeant (quelque part au cours de ma lecture, j’ai été en attente de quelque chose que je n’ai pas trouvé) puisque je me dois ici, d’en faire des chroniques sincères, honnêtes. Des chroniques honnêtes à la fois envers moi-même, et envers l’auteur qui m’a fait confiance en me proposant d’écrire un service de presse pour son livre.

Ma conclusion sur cette romance historique mariage arrangé

Une lecture sympathique qui m’a plongé dans une ambiance médiévale que j’affectionne depuis toujours (attention, la Renaissance est à deux pas !). Une intrigue amoureuse entre un orfèvre qui progresse petit à petit dans ce que nous nommons aujourd’hui, l’échelle sociale (et qui a beaucoup d’importance dans cette romance), et une jeune femme de la haute, je vais dire ça comme ça.

Une façon de revisiter une époque ancienne avec un regard typiquement du XXe siècle (oui, du XXe siècle, plus que du XXIe siècle, me semble-t-il). Parfait pour se dépayser tout en restant sur des terres connues, sur un terrain stable.

Un livre qui se lit rapidement, comme lorsque l’on prend un en-cas, parce que c’est ce qui nous convient bien à un instant T.

2) Approche objective, tant que faire se peut

Un livre avec une forte documentation historique tout à fait intéressante sur le XVe siècle. Avec en particulier la vie autour d’Angers, mais pas que ! La vie du royaume de France avec le roi Louis XI et la vie des corporations, des apprentis et des diverses couches sociales de l’époque.

Une lecture plutôt agréable dans l’ensemble, et ce malgré des longueurs de descriptions historiques.

Une histoire qui tient en haleine. Je voulais absolument savoir comment allait se dérouler la suite de cette romance. Mais comment allaient-ils s’en sortir, Marie et Gervais ??!!

Des personnages auxquels je me suis attachée et que j’ai suivi avec plaisir.

Une romance historique qui se lit rapidement, une lecture parfaite pour se changer les idées au cours d’une après-midi de farniente.

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Pour lire cette romance historique mariage arrangé, cette histoire d’amour, de recherche du bonheur et de liberté, en plein XVe siècle, vue par Michèle Andrieux, pour l’avoir dans ma bibliothèque, je clique ici : L’Orfèvre

Odile